"Le pouvoir est maudit, c'est pourquoi je suis anarchiste."
(Louise Michel)

Ni au pouvoir, ni dans les têtes, ni dans la rue, ne laissons pas l’extrême droite s’installer

Posted: mai 21st, 2017 | Author: | Filed under: General | Commentaires fermés sur Ni au pouvoir, ni dans les têtes, ni dans la rue, ne laissons pas l’extrême droite s’installer

Ce 2 avril, Marine Le Pen tient un meeting au Parc des expositions à Bordeaux lac.

Ni au pouvoir

Le FN, sous couvert de renouvellement et de modération reste un parti ultra autoritaire et populiste fondée sur une dynastie familiale et soutenu par le milieu néo nazi et le GUD (organisation d’extrême droite violente).

Le fond politique défendu par le FN depuis des années reste fondé sur :

  • le racisme : il désigne les immigré.es comme responsables de la fraude sociale, du chômage, il annonce vouloir faire des économies sur l’immigration.

  • le sexisme : il envisage de couper les subventions des plannings familiaux, l’IVG est remis en cause en tant que droit fondamental

  • l’homophobie : les homosexuel.le.s sont désigné.es comme responsables de la décadence de la France, ils n’auront pas les mêmes droits que les hétéros en matière d’adoption, le retour à la filiation biologique est annoncé.

  • une politique antisociale : il prône la fin de l’Aide médicale d’État, des économies sur le dos des fonctionnaires, les syndicats sont rendus responsables de la crise tandis que les PME PMI ont déjà la promesse d’être aidées financièrement pour surmonter cette crise.

  • la restriction des libertés : même si dans les discours, la « perpétuité réelle » est désormais privilégiée à la peine de mort, Marine Le Pen prône un référendum d’initiative populaire pour rétablir cette dernière. Il veut faire des économies sur la gestion de l’immigration et la délinquance (il parle de « tolérance zéro). Et pour « retrouver la grandeur de la France », l’Histoire risque fort d’être déformée pour reconstruire un récit identitaire.

Afin d’imprégner le débat politique de sa haine d’une société métissée et populaire, le FN banalise des notions absurdes et dangereuses, comme la préférence nationale, l’insécurité, le tout répressif et le retour à l’ordre moral. Les idées du FN se banalisent dans les esprits et dans les politiques appliquées par les gouvernements successifs. Les conséquences de ces politiques pour les populations sont partout les mêmes : chômage, précarité, exploitation, casse des acquis sociaux et des services publics.

Pour détourner la colère sociale, le patronat, les actionnaires et gouvernants ont des boucs émissaires tout trouvés : les musulman.es, les immigré.es, les sans-papier.es, les Rroms. Désignons les véritables responsables de la situation de crise actuelle : le système capitaliste, le libéralisme arrogant et l’État. Le capitalisme et les frontières nous divisent, soyons solidaires entre tout.es les exploité.es.

Ni dans la rue

Ces idées fascisantes reviennent en toute légalité par les urnes. Mais les institutions sont d’ores et déjà garantes d’une organisation nationaliste, homophobe, raciste et autoritaire de la société.

Police et justice sont les 2 piliers nécessaires pour intimider les populations, mater le mouvement social et protéger les intérêts de l’État et du capitalisme : système qui menace les populations et l’environnement, exacerbe le virilisme, le patriarcat et le système de domination raciste.

On assiste à une multiplication des agressions contre des habitant.es des quartiers populaires, des militantes et militants du mouvement syndical, féministe, antiraciste, LGBT, etc. et du mouvement social en général. Institutionnellement, les idées fascistes ont gagné du terrain dans les médias, dans la classe politique et dans la rue. Les attaques sont favorisées par l’ouverture de nouveaux locaux fascistes dans plusieurs villes françaises comme Lille, Lyon et Bordeaux qui servent de lieux d’organisation à cette stratégie d’intimidation. Ces agressions ne sont pas seulement commises par des militants d’extrême droite, mais aussi de plus en plus par les membres des forces de l’ordre. Avec Vigipirate et l’état d’urgence, les policiers – dont on connaît la propension élevée à adhérer aux idées du FN – se sentent tout-puissants. Le climat de guerre intérieure permet de justifier le contrôle toujours plus brutal de la population et délivre un permis de violence aux forces de l’ordre qui répriment toutes les gueules qui ne lui reviennent pas et tou.tes ceulles qui, des familles de victimes aux manifestant.es contre la loi travail en passant par les militant.es des quartiers populaires à la ZAD, osent s’organiser contre l’État.

Ni dans les têtes

Face à la montée régulière des scores électoraux du FN et contre la « lepénisation » des esprits et la décomplexion des idées racistes, les postures morales sont aujourd’hui insuffisantes.

Il faut sans relâche contre-argumenter les prises de positions « économiques et sociales »  du parti fasciste qu’est toujours le FN, illustrer par la mémoire des faits la continuité idéologique du FN assise sur un vieux fond autoritaire, nationaliste, xénophobe, raciste, anti social, familialiste, antiféministe, lesbophobe et homophobe. Il faut dénoncer les fausses solutions « nationales-sociales » préconisées par le FN, opposer aux slogans réducteurs du FN des analyses certes plus complexes mais néanmoins évidentes à comprendre et à faire comprendre.

Pour celles et ceux qui se refusent à cette vague brune, il y urgence à s’organiser localement pour nous défendre et faire entendre la nécessité d’une rupture véritable avec un système ultra-capitaliste et de plus en plus poreux au fascisme.

Utilisant les médias, les élections et la peur de la crise économique pour faire grossir leur parti identitaire, vide d’alternatives et de projet, le FN reste toujours un parti qui doit être férocement combattu. Flirtant avec les élites politiques, il n’en reste pas moins un parti fasciste qui détruit nos vies. Seule l’affirmation d’une perspective révolutionnaire autour de valeurs et d’objectifs égalitaires, ainsi que d’un projet de société communiste libertaire, associé au développement de l’autodéfense antifasciste dans nos quartiers et sur nos lieux de travail permettra de stopper le développement de ce mouvement fasciste et d’en finir définitivement. C’est en se dotant d’outils pour lutter contre les dominations qui structurent nos sociétés que nous créerons nous même les conditions d’une véritable révolution sociale.


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